Méditations sur les enseignements bibliques pour le quotidien d'aujourd'hui
18 Janvier 2011 Pensées
Excès
En tout, l'excès est un vice.
– Sénèque (-4 - 65)
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Il n’y a qu’en poésie où excès rime avec succès. Comme le démontre Paul Rousseau dans son billet soyez médian les réactions émotives extrêmes n’ont jamais fait bon ménage avec les succès, tant dans la vie personnelle que professionnelle et rajouterais-je dans la vie spirituelle, la raison étant qu’elles soutirent une tonne d’énergie, même dans les événements positifs. Aussi vaut-il mieux avoir des réactions plus modérées et concentrer son énergie sur l’obtention de résultats. Comme le disait l’un de mes professeurs d’histoire, le père Deschamps, en paraphrasant le proverbe : les grandes joies comme les grandes douleurs doivent rester (sont) muettes.
Chiara Lubich (1920-2008) note la même chose au plan spirituel dans son livre Le Christ au cœur des siècles :
Alphonse de Liguori observe que celui qui fait la volonté de Dieu est toujours égal à lui-même.
« L’esprit Saint nous donne cet avertissement : “ Ne changez pas à tout vent” (Si 5, 11). D’aucuns ressemblent aux girouettes qui tournent suivant la direction du vent. Le vent est-il favorable, les événements prennent-ils une bonne tournure, les voilà joyeux et aimables ; le vent est-il contraire, les événements ne vont-ils pas à leur gré, les voilà moroses et irritables. Jamais ils ne parviendront à la sainteté et ils se rendront malheureux ».
Le saint ne veut que ce que Dieu veut. Que peut vouloir Dieu sinon le bonheur de ses créatures ? Le spirituel ne croit pas que les événements sont le fruit du hasard mais l’expression de la volonté divine. Seraient-ils adverses, qu’il ne s’en afflige pas, confiant que Dieu saura en tirer un bien plus grand encore que le préjudice subi. L’événement est-il heureux qu’il montre sa reconnaissance en louant le Créateur, le remerciant d’avoir posé son regard sur son humble serviteur (Lc 1, 48). Peu importe les événements, qu’il en comprenne la portée ou non, comme Marie, la servante par excellence et modèle de vie spirituelle, le spirituel ne se laisse pas aller à des manifestations excessives de joie ou d’affliction mais médite toutes ces choses dans son cœur (Lc 2, 51).