Erreur

… ou plus exactement encore, tant qu’on ne reconnaît pas soi-même faire des erreurs. Et qui ne pardonne pas ne peut aimer, l’amour excusant tout (1 Co 13, 7). L’humilité est donc le fondement de l’amour. Pas d’amour véritable possible sans une authentique humilité !

Les grandes conversions religieuses commencent par le constat et l’aveu de ses fautes, de ses péchés, qui rend l’homme « capable » de l’Amour, de Dieu. L’orgueil constitue le principal reproche de Jésus aux scribes et aux pharisiens : « Ils agissent toujours pour être remarqués des hommes : ils portent sur eux des phylactères très larges et des franges très longues ; ils aiment les places d'honneur dans les repas, les premiers rangs dans les synagogues, les salutations sur les places publiques, ils aiment recevoir des gens le titre de Rabbi » (Mt 23, 5-7). Cet orgueil les empêche de reconnaître des fautes personnelles, qu’ils commettent pourtant : « ils disent et ne font pas » (Mt 23, 3), et, en conséquence, de pardonner les erreurs des autres : « Ils lient de pesants fardeaux et les imposent aux épaules des gens » (Mt 23, 4).

La voie de l’orgueil, du refus de pardonner, ne conduit jamais à Dieu et nous éloigne même de Lui car Dieu est Amour (1 Jn 4, 8). Toute religion, guide spirituel ou simple croyant ne peut prétendre faire la volonté de Dieu, agir en son Nom ou conduire à Lui si de ses paroles et de ses actions ne transpirent l’amour de Dieu et son infinie miséricorde.  « À ceci tous reconnaîtront que vous êtes mes disciples: si vous avez de l'amour les uns pour les autres » (Jn 13, 35). Cet amour commence par l’humble constat de nos limites, de nos faiblesses, constat qui mène à faire preuve d’indulgence envers celles des autres et à les pardonner.