Foi

La confiance des autres nous stimule et nous amène à aller au-delà de ce dont nous nous croyions capables. La réciproque est également vraie : si nous faisons confiance aux autres non seulement ne serons-nous rarement déçus mais, bien souvent, ils dépasseront même nos attentes. Si la confiance que nous portons en des humains pourtant faillibles peut produire de tels résultats, imaginons ce que peut la foi en un Dieu infaillible…

Foi en Dieu, confiance en soi et dans les autres sont par ailleurs intimement liées. J’ai confiance en moi car je sais que je puis compter sur l’aide de Dieu. J’ai confiance dans les autres parce que ma foi me dit qu’il a du bon en chaque personne car Dieu est présent en elle. J’ai également confiance dans les autres parce que j’ai confiance en moi. Comment pourrais-je avoir confiance dans les autres que je connais peu ou pas ou mal si je ne puis croire dans la seule personne qui n’a pas de secret pour moi, à savoir moi-même ?

Certains diront à l’instar de l’apôtre Thomas qu’ils doivent voir pour croire (Jn 20, 25). Voir n’est pas croire. La vision donne-t-elle une certitude au moment où elle se produit, elle n’augmente en rien la foi de celui qui a vu. C’est le constat qu’ont pu faire les disciples de Jésus après avoir vu ce dernier dans sa gloire lors de la Transfiguration. Jésus leur explique que s’ils n’ont pu guérir le fils épileptique : « C'est parce que vous avez trop peu de foi. Amen, je vous le dis : si vous avez de la foi gros comme une graine de moutarde, vous direz à cette montagne : 'Transporte-toi d'ici jusque là-bas', et elle se transportera ; rien ne vous sera impossible » (Mt 17, 20).

Le plus beau cadeau que le spirituel puisse espérer de Dieu est le don de la foi. Marc, dans une version légèrement différente du récit de guérison du fils épileptique rapporte l’adresse de Jésus à l’intention du père : « tout est possible à celui qui croit » celui-ci s’écriant aussitôt : « Je crois! Viens en aide à mon peu de foi!" (Mc 9, 23-24). Joignons notre prière à la sienne afin de compter parmi les « heureux qui ont cru sans avoir vu » (Jn 20, 29) et pour qui tout est possible, même de se voir ouvrir les portes du Royaume éternel.