Importance

« Elle passe, la figure de ce monde » (1Co 7, 29-31). Richesse, honneurs et gloire sont éphémères. Dans le journal de ce matin, se trouvait la triste histoire d’un homme multimillionnaire ayant dilapidé le fruit de la vente de son entreprise et qui devait maintenant, quelques années plus tard, repartir à zéro. Cela ne va pas sans rappeler la parabole du jeune homme ayant exigé sa part d’héritage et qui était revenu vers son père après l’avoir toute dépensée (Lc 15, 11-31). Quant aux honneurs, un faux pas de notre part et nous voilà considérés comme des parias. Plus aléatoire encore se veut la gloire car sa durée ne dépend pas de nous mais de la capacité des autres à réaliser des performances équivalentes ou supérieures aux nôtres, plongeant dans l’oubli ce qui, l’instant d’auparavant, était considéré comme exceptionnel.

C’est ce que nous sommes qui compte, la bonté et l’amour que nous manifesterons à autrui resteront à jamais gravés dans son cœur tout en se voyant octroyer valeur d’éternité, Dieu considérant le bien fait à ses créatures dans le besoin comme fait au Créateur lui-même : « Venez, les bénis de mon Père, recevez en héritage le Royaume qui vous a été préparé depuis la fondation du monde. Car j'ai eu faim et vous m'avez donné à manger, j'ai eu soif et vous m'avez donné à boire, j'étais un étranger et vous m'avez accueilli, nu et vous m'avez vêtu, malade et vous m'avez visité, prisonnier et vous êtes venus me voir. Alors les justes lui répondront: Seigneur, quand cela nous est-il arrivé ? Et le Roi leur fera cette réponse: En vérité je vous le dis, dans la mesure où vous l'avez fait à l'un de ces plus petits de mes frères, c'est à moi que vous l'avez fait » (Mt 25, 34-40).  Le chrétien, se considérant enfant de Dieu de par son baptême, se tourne comme le fils prodigue vers son Père céleste, lorsqu’il vient à oublier d’être pour mettre sa confiance en ce qu’il possède, pour implorer le pardon de Celui qui n’attend qu’un signe de repentir pour lui manifester son amour et pardonner ses fautes.