Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Méditations sur les enseignements bibliques pour le quotidien d'aujourd'hui

Individualisme

 

 

Individualisme

 

L'individu à lui seul est un être pauvre, un être facilement vaincu, et il a besoin d'un milieu favorable pour développer ses possibilités. Mais la société n'existe que pour l'individu et non pas l'inverse.

 

  Paul Claudel   (1868-1955) 

 

 

Si la société a des devoirs envers l’individu, particulièrement lui fournir un environnement propice à son développement, l’individu oublie trop facilement qu’il a, par réciprocité, lui aussi des devoirs envers la société qui l’a vu naître ou qui l’a accueillie notamment le respect et la défense de ses valeurs, de ses institutions et de sa tradition. La société qui fait de l’individu son fondement, et/ou celui de ses valeurs morales, verra graduellement sa cohésion diminuer avec la formation de groupes d’intérêts divergents mettant en péril sa capacité de procurer à chacun un milieu favorable pour développer ses possibilités, particulièrement si un individu se retrouve isolé ou n’a pas la chance d’appartenir à un groupe dominant, car peu à peu c’est la loi du plus fort qui s’imposera alors que s’affaiblira la société minée par les divisions existant entre ses divers éléments. Le président Kennedy avait probablement ce danger à l’esprit quand il a dit sa célèbre phrase lors de son discours d’investiture du 20 janvier 1961 : « Ne te demande pas ce que ton pays peut faire pour toi, mais demande-toi ce que tu peux faire pour ton pays ».

 

D’un point de vue spirituel, contrairement à l’État, Dieu a une relation personnelle avec chacun et lui donne les moyens d’accéder au salut sans égard à son statut social ou son appartenance à un groupe donné,  tous ayant chance égale, les plus privilégiés par la vie ayant l’obligation d’en faire davantage que les autres pour y parvenir. Ainsi Jésus déclare-t-il au sujet de la veuve misérable qui a mis deux piécettes dans le tronc du trésor du Temple : « En vérité, je vous le dis : cette pauvre veuve a mis plus que tout le monde. Car tous ceux-là ont pris sur leur superflu pour faire leur offrande, mais elle, elle a pris sur son indigence : elle a donné tout ce qu'elle avait pour vivre » (Lc 21, 1-4) et au sujet des riches, compte tenu de l’immense responsabilité qui est la leur : « Il est plus facile à un chameau de passer par le trou d'une aiguille qu'à un riche d'entrer dans le Royaume de Dieu » (Mc 10, 25). Inversement, il serait prétentieux pour le croyant de prétendre faire quelque chose pour Dieu, Celui-ci, omnipotent, se suffisant à lui-même. Cela ne veut pas dire qu’il n’a pas d’obligations pour autant. Le croyant doit admettre avoir tout reçu de Dieu, lui en être reconnaissant par la louange, faire fructifier le patrimoine qui lui a été confié en fidéicommis et l’employer aux fins prévues par le propriétaire à savoir le bien commun ou la destination universelle des biens avec la conscience que « ce qui aura été fait aux plus petits est agréé par Dieu comme lui ayant été fait personnellement » (Mt 25, 40).

 

Si le chrétien se sent engagé dans une relation personnelle avec Dieu, il n’en demeure pas moins conscient des exigences communautaires de sa foi. L’apôtre Paul compare l’ensemble des chrétiens à un Corps dont la tête est le Christ (Ép 4, 11-16), ce qui illustre bien à la fois la pluralité des ministères de chacun à l’image des membres, de l’importance et de la nécessité de chaque membre, même des plus faibles,  de l’unité du corps en raison de l’unique Esprit qui l’anime et de la solidarité entre les membres : lorsqu’un membre souffre tous les autres souffrant avec lui (1 Co 12, 7-30). Un membre se voit-il gratifié d’une manifestation de l’Esprit qu’il ne doit pas oublier que cela n’est pas pour son bénéfice personnel mais en vue du bien commun (1 Co 12, 7). Si Dieu accorde des grâces de manière individuelle, d’autres grâces sont spécifiquement rattachées au fait que le croyant participe à des activités communautaires, grâces qui sont obtenues en raison de la présence particulière du Christ lorsque plusieurs s’assemblent pour célébrer leur foi conformément à la promesse de Jésus: « Que deux ou trois, en effet, soient réunis en mon nom, je suis là au milieu d'eux » (Mt 18, 20). J’ai déjà participé à un pèlerinage de groupe et il m’est apparu clairement que les rares personnes qui n’avaient pas participé à l’ensemble des activités  communes avaient moins retiré spirituellement de leur démarche.

 

Article précédent Article suivant
Retour à l'accueil
Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article