Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Méditations sur les enseignements bibliques pour le quotidien d'aujourd'hui

Opportunités

 

 

Opportunités

 

La chance ne sourit qu'aux esprits bien préparés.

 

  Louis Pasteur   (1822-1895) 

 

 

La chance ne sourit qu’à ceux qui sont disposés à l’accueillir. « Beaucoup sont appelés, mais peu sont élus » (Mt 22, 14). Cela est certes une opportunité pour un athlète de se voir convoquer à un camp de sélection mais s’il veut capitaliser sur celle-ci, il devra s’astreindre à un entraînement rigoureux au préalable afin d’être dans les meilleures conditions possibles pour exprimer tout son talent sans quoi il court le risque de se voir supplanter par un autre au talent égal ou moindre qui se sera mieux préparé que lui. De même, s’exercer à voir le côté positif des choses dans la vie de tous les jours, prédispose à voir des opportunités là où parfois d’autres ne verront rien ou classifieront un événement comme adverse parce que contrariant leur vision des choses. Sir Alexander Fleming aurait pu se mettre en colère ou se décourager lorsque plusieurs échantillons de culture eurent été contaminés mais, ayant gardé l’esprit clair, cet incident lui a plutôt permis de découvrir la pénicilline et obtenir éventuellement un prix Nobel de médecine.

 

Le domaine spirituel n’échappe pas à cette règle alors que Dieu dans son infinie miséricorde offre ses grâces à tous, Lui qui laisse le troupeau des 99 brebis pour aller à la recherche de celle qui s’est égarée (Mt 18, 12-14). Cependant, seuls ceux qui sont disposés à les accueillir en bénéficient. Plusieurs raisons expliquent pourquoi les grâces se perdent mais les deux principales sont, à mon avis, d’une part, de les détourner de leur fin première qui est de susciter un plus grand amour de Dieu et du prochain en voulant se les accaparer et en jouir égoïstement et, d’autre part, de ne pas vouloir en payer le prix, prix de la reconnaissance qui consiste à identifier Dieu comme la source des bonnes choses qui nous arrivent et à Lui rendre conséquemment la gloire qui Lui est due, prix de la souffrance, les bienfaits de Dieu requérant parfois que l’on modifie notre façon de vivre, ce qui ne va pas sans douleur, d’autres fois cette souffrance survenant pour que les cadeaux reçus ne nous conduisent pas à notre perte comme pour l’apôtre Paul : « Et pour que l'excellence même de ces révélations ne m'enorgueillisse pas, il m'a été mis une écharde en la chair, un ange de Satan chargé de me souffleter -- pour que je ne m'enorgueillisse pas! À ce sujet, par trois fois, j'ai prié le Seigneur pour qu'il s'éloigne de moi. Mais il m'a déclaré: "Ma grâce te suffit: car la puissance se déploie dans la faiblesse." C'est donc de grand cœur que je me glorifierai surtout de mes faiblesses, afin que repose sur moi la puissance du Christ » (2 Co 12, 7-9).

 

Parmi les bénéficiaires de la grâce on remarque le lépreux qui se présente devant Jésus et qui lui dit : « Seigneur, si tu le veux, tu peux me purifier » (Lc 5, 12). On ne peut qu’admirer le désir chez cet homme, qui souffrait pourtant beaucoup de son état, de vouloir faire d’abord et avant tout la volonté de Dieu : si tu le veux… Ce n’est pas la guérison qu’il cherche en premier mais Dieu et sa volonté. Aussi, Jésus exauce-t-il aussitôt sa demande et lui indique les devoirs qui découlent pour lui de sa guérison, notamment que celle-ci devait servir de témoignage pour les autres : Alors Jésus lui ordonna de ne le dire à personne : « Va plutôt te montrer au prêtre et donne pour ta purification ce que Moïse a prescrit ; ta guérison sera pour les gens un témoignage. »  (Lc 5, 14).

 

Quant à ce que les grâces, les dons de Dieu, doivent être mises au service des autres cela ne fait aucun doute ainsi que le dit clairement l’apôtre Paul : « À chacun la manifestation de l'Esprit est donnée en vue du bien commun » (1 Co 12, 7). Nous sommes les fiduciaires, non les destinataires finaux, de la grâce de Dieu. Toute tentative de se l’approprier ou même toute négligence de notre part à œuvrer pour en faire bénéficier le plus grand nombre risquent de causer le tarissement du flot des bienfaits dont nous sommes gratifiés puisque nous les détournons alors de la fin pour laquelle ils nous avaient été confiés. Les grâces reçues sont-elles pour notre bien-être personnel, comme pour le lépreux guéri, n’hésitons pas à reconnaître publiquement l’intervention divine dans l’amélioration de notre situation et rendons à Dieu la gloire qui Lui revient. Ainsi notre personne deviendra-t-elle signe de la présence de Dieu parmi nous aujourd’hui.

 

Enfin, il arrive que les souffrances, physiques ou morales, elles-mêmes soient une grâce. Dieu, en effet, choisit certaines personnes pour qu’elles souffrent en leur corps (comme l’apôtre Paul) ce qui manque aux épreuves du Christ pour son Corps, qui est l'Église (Col 1, 24). Le croyant qui est affligé par la souffrance peut faire porter un fruit insoupçonné à celle-ci en les offrant au Père céleste, en communion avec celles endurées par Jésus sur la croix, principalement pour le salut des personnes qui se retrouvent dans un état similaire par une formule comme celle-ci : Père très bon je te présente ma souffrance de … pour toutes les personnes qui vivent un état similaire dans l’offrande de ton Fils notre Seigneur Jésus-Christ. Ces souffrances découleraient-elles de tentations que J. Ratzinger les associait aux grâces attribuées aux saints pour le bénéfice de leurs contemporains : Les grands saints sont appelés à vaincre dans leur corps, dans leur âme, les tentations d’une époque, à les endurer pour nous, âmes ordinaires, et à nous aider dans notre passage vers Celui qui a pris sur lui le fardeau de tous. (J. Ratzinger, cité dans Enquête sur Padre Pio, l’autobiographie secrète, Francesco Castelli, Éditions du Parvis, 2010, p. 21). S’il est légitime de souhaiter être libéré de la souffrance, il serait sage de s’adresser à Dieu de la même manière que le lépreux (si tu le veux…) et que s’accomplisse prioritairement la volonté de Dieu sur nous à l’exemple également de Jésus à Gethsémani : « Père, si tu veux, éloigne de moi cette coupe! Cependant, que ce ne soit pas ma volonté, mais la tienne qui se fasse! » (Lc 22, 42). Prendrons-nous le risque de rejeter à prime abord toute souffrance ou de négliger de l’offrir à Dieu sous peine de laisser filer de grandes grâces pour le salut des autres et le nôtre ?

 

Si nous sommes spirituels, la chance n’existe pas pour nous. Mais la question qui se pose est : dans quelle mesure sommes-nous prêts à accueillir la grâce de Dieu ?

Article précédent Article suivant
Retour à l'accueil
Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article