Méditations sur les enseignements bibliques pour le quotidien d'aujourd'hui
4 Janvier 2011 Pensées
Optimisme
Le pessimisme est d'humeur ; l'optimisme est de volonté.
– Émile-Auguste Chartier, dit Alain (1868-1951), Propos sur le bonheur
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L’optimisme est un acte de foi en l’avenir, en l’homme, en Dieu. La foi naît de la volonté : je ne vois pas mais les indices fournis par le témoignage des autres ou le fruit de mes expériences passées inclinent ma raison à espérer des jours meilleurs, une vie meilleure. Tous les éléments me permettant d’aspirer à mieux sont déjà là, à l’état embryonnaire parfois mais présents tout de même, alors que si je m’arrête uniquement à la situation actuelle prise dans son ensemble je constate que je n’y suis pas encore, que je suis loin, très loin, de la plus grande perfection à laquelle j’aspire. Si je ne vois pas plus loin que ce que mes yeux peuvent actuellement distinguer, je verrai l’hiver comme une mort de la nature alors que celle-ci n’est qu’en repos, la vie attendant patiemment le printemps pour rejaillir. Pire encore, mon manque de confiance concerne-t-il des personnes dans lesquelles je ne vois que les défauts et dont j’ai de la difficulté à reconnaître le potentiel positif, les qualités, que celles-ci seront influencées par ma perception dans leur comportement et tendront involontairement à justifier la piètre opinion que j’entretiens d’elles. Inversement, ferai-je l’effort de volonté de dépasser l’impression négative qu’elles dégagent à prime abord pour me concentrer sur leurs aspects plus positifs, qu’elles deviendront effectivement meilleures.
En grand danger se retrouve la foi du spirituel que se laisse dominer par son humeur présente car ce que nous serons n'a pas encore été manifesté et ne le sera pas jusqu’à ce que nous voyions Dieu tel qu'il est (1 Jn 3, 2) à savoir à notre mort. Le spirituel qui a le malheur de détourner les yeux de Dieu ne serait-ce qu’un instant pour considérer sa misère et son incapacité ou celles du monde qui l’entoure, ce spirituel eut-il été gratifié de grandes grâces comme Moïse, Jonas, Élie ou l’apôtre Paul, risque-t-il de sombrer dans un désespoir tel qu’il aille jusqu’à demander à Dieu, comme ceux-ci l’ont fait, de reprendre sa vie. L’optimisme est la seule attitude digne du spirituel, la seule qui soit conséquente avec la foi qu’il confesse : ou bien Dieu existe et il peut tout dans sa providence toute-puissante même tirer un bien des conséquences d’un mal (CEC 312), ou Dieu n’existe pas et il n’y a rien à espérer de meilleur que ce que l’on voit. Le spirituel qui se laisse aller au pessimisme nie dans son attitude l’existence du Dieu dans lequel il dit croire et porte, de facto, un contre-témoignage. Si les obstacles sont ces choses épouvantables que vous voyez quand vos yeux se détournent de votre but comme le disait Henri Ford, le pessimisme est un symptôme indéniable que le croyant a détourné les yeux de Dieu. Le cas échéant, il doit s’empresser par la volonté de se tourner vers Lui et poser un acte de foi s’il veut retrouver la paix de l’âme et le chemin du salut.