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Méditations sur les enseignements bibliques pour le quotidien d'aujourd'hui

Personnalité

 

 

Personnalité

 

I am not going to be who you want me to be.

 

  Muhammad Ali   (1942-        )

 

Je ne vais pas devenir ce que vous voulez que je sois.

 

 

 

Muhammad Ali, cet ancien champion de boxe reconnu pour son franc-parler voire ses propos provocateurs, affirme ici le caractère unique de sa personnalité, son désir d’être fidèle à lui-même et à ses principes, son droit à la liberté d’être ce qu’il est. Nous ne sommes pas des vedettes mais nous subissons à tout moment des pressions visant à influer notre comportement, que ce soit par la publicité, les modes ou même par des proches qui souhaiteraient que nous soyons différents de ce que nous sommes. Avons-nous conscience de ces tentatives d’influencer notre comportement ? Nous efforçons-nous de discerner dans les propositions qui nous sont faites, l’essentiel de l’accessoire, ce qui nous attire par conformité à notre nature en opposition à un désir de plaire ou de se plier au dictat de la majorité ? Être soi-même ne signifie pas ne pas changer mais de le faire parce que nous croyons que cela nous rendra meilleurs et que ce plus grand bien nous apparaît souhaitable et conforme à notre identité propre.

 

Le spirituel reconnaît le caractère sacré de la personne humaine et de l’inviolabilité de sa liberté parce qu’elle lui a été a accordée par Dieu en autant que son exercice n’aille pas à l’encontre du bien commun. Le Compendium de la doctrine sociale de l’Église affirme le caractère unique de la personne et le respect qui lui est dû : « L’homme existe comme être unique et inimitable, il existe en tant que « moi » capable de s’auto-comprendre, de s’auto-posséder, de s’autodéterminer… La personne humaine doit toujours être comprise dans sa singularité inimitable et inéluctable. De fait, l'homme existe avant tout comme subjectivité, comme centre de conscience et de liberté, dont l'histoire unique et non comparable à aucune autre exprime l'impossibilité de le réduire à quelque tentative que ce soit de l'enfermer dans des schémas de pensée ou dans des systèmes de pouvoir, idéologiques ou non. Ceci impose avant tout l'exigence non seulement du simple respect de la part de quiconque, et en particulier des institutions politiques et sociales et de leurs responsables à l'égard de chaque homme sur cette terre, mais bien plus, cela comporte que le premier engagement de chacun envers l'autre, et surtout de ces mêmes institutions, soit précisément la promotion du développement intégral de la personne. Une société juste ne peut être réalisée que dans le respect de la dignité transcendante de la personne humaine. Celle-ci représente la fin dernière de la société, qui lui est ordonnée: « Aussi l'ordre social et son progrès doivent-ils toujours tourner au bien des personnes, puisque l'ordre des choses doit être subordonné à l'ordre des personnes et non l'inverse » (CDSE 131-132).

 

Certains spirituels mettent leur liberté au service de Dieu pour faire connaître les critères d’une existence menée en conformité avec les intentions du Créateur qui ne sont autres que les exigences de l’amour (celui de Dieu et du prochain), Dieu étant Amour. Ces hommes et ces femmes de principes n’hésitent pas à s’exposer à la réprobation populaire que peut susciter un message qui va à l’encontre des modes actuelles et/ou de la satisfaction égoïste des passions personnelles. Exercent en quelque sorte une activité de prophète ceux qui incitent les autres à changer de comportement afin de protéger l’œuvre du Créateur tels les environnementalistes, les promoteurs de la simplicité volontaire, les défenseurs des droits des animaux pour peu qu’ils n’absolutisent pas la nature et la fasse prévaloir sur la personne humaine au plan de la dignité (CDSE 463).

 

Particulier est le prophétisme de Jean Baptiste qui se situe au  point de jonction entre l’Ancienne Alliance et la nouvelle et qui avait pour mission de préparer la venue du Messie. Jésus en parle en ces termes : « Qu'êtes-vous allés voir au désert ? Un roseau agité par le vent ?. . . Alors, qu'êtes-vous allés voir ? Un homme aux vêtements luxueux ? Mais ceux qui portent des vêtements magnifiques et mènent une vie de plaisir sont dans les palais des rois » Jean Baptiste est un homme libre, fidèle à ses principes, il ne se laisse pas influencer par l’opinion des autres comme un roseau se fait agiter par le vent ni ne donne-t-il libre cours à ses passions. Et Jésus de poursuivre en faisant son éloge : « Un prophète ? Oui, je vous le dis ; et bien plus qu'un prophète! C'est de lui qu'il est écrit : Voici que j'envoie mon messager en avant de toi, pour qu'il prépare le chemin devant toi. Je vous le dis : Parmi les hommes, aucun n'est plus grand que Jean; et cependant le plus petit dans le royaume de Dieu est plus grand que lui. » (Lc 7, 24-30).

 

Cette fidélité à ses principes, cette liberté de proclamer la vérité, qui sont le lot des prophètes, l’Église les revendique pour elle-même en tant qu’institution voulue par Dieu, créée par son Fils et maintenue par son Esprit : « Il appartient à la mission de l’Église de " porter un jugement moral, même en des matières qui touchent le domaine politique, quand les droits fondamentaux de la personne ou le salut des âmes l’exigent, en utilisant tous les moyens, et ceux-là seulement, qui sont conformes à l’Évangile et en harmonie avec le bien de tous, selon la diversité des temps et des situations " (GS 76, § 5) » (CEC 2246). À tous ceux qui souhaitent qu’elle adopte une vision plus conforme à la mode du temps présent, l’Église peut reprendre à son compte les propos de Mohammad Ali : « Je ne vais pas devenir ce que vous voulez que je sois » mais ce que Dieu veut, tel qu’explicité par son Esprit, notamment dans la Révélation et la Tradition.

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