Méditations sur les enseignements bibliques pour le quotidien d'aujourd'hui
9 Mai 2011 Pensées
Popularité
Ce n'est pas la star qui fait l'audience, mais l'audience qui fait la star.
– Noël Mamère (1802-1885), La dictature de l’audimat
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Il faut certes être bon pour être populaire mais encore faut-il que ce en quoi nous excellons corresponde au goût du jour pour être apprécié. Qui fait de la reconnaissance des autres sa principale motivation, risque d’en venir à se nier lui-même en se pliant à la dictature de l’opinion populaire. Quant à celui dont la gloire vient couronner l’œuvre, il devrait être reconnaissant envers ceux qui apprécient son talent plutôt que de s’en imputer orgueilleusement le mérite, les lendemains n’en seront que moins durs lorsque la masse aura détourné son attention vers autre chose qui lui plaise.
Les chrétiens admirent et cherchent à imiter l’humilité de Jésus. Alors que sa popularité atteint son apogée après le miracle de la multiplication des pains, il s’éloigne de la foule. Lorsque celle-ci le retrouve, il s’adresse à elle en interrogeant ceux qui la composent sur leur motivation profonde : « vous me cherchez, non parce que vous avez vu des signes, mais parce que vous avez mangé du pain et que vous avez été rassasiés ». Jésus n’est pas dupe, il sait que ce n’est pas pour lui-même ni pour le message qu’il a la mission de livrer, à savoir révéler l’amour incommensurable de Dieu pour l’homme, que les gens le cherchent. Aussi cherche-t-il à détourner leur attention du prodige qui n’a été que passager pour l’orienter vers l’unique but qui devrait les préoccuper à savoir la vie éternelle et le Père dont il n’est que le messager et auquel revient toute gloire : « Ne travaillez pas pour la nourriture qui se perd, mais pour la nourriture qui se garde jusque dans la vie éternelle, celle que vous donnera le Fils de l'homme, lui que Dieu, le Père, a marqué de son empreinte » (Jn 6, 22-29).
Et nous ? Avons-nous tendance à nous enorgueillir des dons dont nous avons été gratifiés ou, au contraire, en rendons-nous l’honneur au Dieu qui est à leur origine ? Voyons-nous l’œuvre de Dieu dans les talents des autres et lui rendons-Lui conséquemment grâce pour ceux-ci ou adulons-nous ceux qui en sont porteurs au détriment de Celui qui est à leur origine ? Enfin, notre intérêt pour Dieu est-il durable ou se limite-t-il aux périodes dont nous jouissons de ses bienfaits ou à celles dont notre situation est suffisamment précaire pour n’espérer d’autre aide que la sienne pour nous en sortir ? De nos réponses dépend la profondeur de notre relation avec Dieu aujourd’hui et pour l’éternité.