Méditations sur les enseignements bibliques pour le quotidien d'aujourd'hui
18 Février 2011 Pensées
Prix à payer
The way I see it, if you want the rainbow, you gotta put up with the rain.
– Dolly Parton (1946- )
De la façon dont je vois cela, si vous voulez un arc-en-ciel, il vous faudra faire avec la pluie.
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Il y a un prix à payer pour chaque chose. On accède à l’amour qu’au prix de la désappropriation de soi puisque l’amour est don gratuit de soi à l’autre. Ma belle-mère disait que les parents n’avaient plus le choix d’aimer à partir de leur troisième enfant puisque les besoins pressants de leur progéniture ne leurs laissaient alors d’autre choix que d’accorder à ces êtres chers la priorité de leur existence alors que ce n’était pas une nécessité pour une famille moins nombreuse. Mais que l’on ne s’y trompe pas, le prix de l’amour ne saurait être dans les choses dont les cadeaux mais dans ce à quoi il faut renoncer pour être présent à l’autre. Un homme d’affaires prospère avec lequel j’avais partagé un repas m’avait inspiré la pitié parce que j’avais constaté au fil de notre conversation que l’amour et l’amitié semblaient le fuir en dépit de ce qu’il fût d’un commerce agréable. J’avais l’intuition que cela avait à voir avec son ignorance de l’importance de la gratuité dans une relation ce qui me fut confirmé en quelque sorte lorsque, vers la fin de notre entretien, je le sentis en quelque sorte obligé de m’offrir une compensation quelconque pour me remercier d’un temps que je lui avais pourtant donné sans aucune arrière-pensée. J’aurais de beaucoup préféré qu’il m’invite à son tour, mais peut-être n’avait-il pas de temps pour moi…
C’est du prix de l’amour dont il est question quand Jésus déclare : « Si quelqu'un veut marcher derrière moi, qu'il renonce à lui-même, qu'il prenne sa croix, et qu'il me suive. Car celui qui veut sauver sa vie la perdra ; mais celui qui perdra sa vie pour moi et pour l'Évangile la sauvera. Quel avantage, en effet, un homme a-t-il à gagner le monde entier en le payant de sa vie ? Quelle somme pourrait-il verser en échange de sa vie ? Si quelqu'un a honte de moi et de mes paroles dans cette génération adultère et pécheresse, le Fils de l'homme aussi aura honte de lui, quand il viendra dans la gloire de son Père avec les anges » (Mc 8, 34-38). Faut-il s’étonner de ce que l’amour se soit refroidi dans un monde ou l’on insiste sur la nécessité de penser à soi et de s’accorder du bon temps ? Nous disons-nous spirituels ? Combien de temps accordons-nous maintenant à ce Dieu, dont nous espérons partager la vie pour l’éternité, ainsi qu’à ses ambassadeurs que sont les défavorisés de la vie : pauvres, malades, personnes seules…? Comment occupons-nous ce temps de grâce si précieux mis à notre disposition : le gaspillons-nous en plaisirs éphémères ou l’investissons-nous dans les autres et en Dieu pour qu’il rapporte des dividendes éternellement ?