Méditations sur les enseignements bibliques pour le quotidien d'aujourd'hui
17 Août 2010 Pensées
Qui donc peut être sauvé ? (Mt 19, 25)
Que voulez-vous que je lui apprenne? Il ne m'aime pas.
Le mal vient de ce que l'homme se trompe au sujet du bien.
L'âme déréglée est comme un tonneau percé à cause de sa nature insatiable.
– Socrate (470-399)
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Qui donc peut être sauvé ? Voilà la question qui hante les disciples de Jésus après s’être fait dire par celui-ci qu’il est plus facile à un chameau de passer par un trou d'aiguille qu'à un riche d'entrer dans le Royaume des Cieux (Mt 19, 24). La richesse étant considérée à l’époque comme un signe de la bénédiction divine, la question se posait effectivement à savoir qui pouvait aspirer au salut si les « bénis » de Dieu pouvaient difficilement y prétendre.
Jésus explique dans sa réponse que la difficulté d’accès au salut provient d’un problème de perception de l’homme au sujet de celui-ci : alors que l’humain s’imagine pouvoir gagner son ciel, y accéder via ses propres mérites, Jésus déclare qu’il s’agit d’un cadeau gratuit à accueillir : « Pour les hommes, c'est impossible, mais pour Dieu tout est possible » (Mt 19, 26). Ainsi, plus l’homme est-il doué, riche ou fait-il preuve d’une grande maîtrise de lui-même, plus sera-t-il tenté de compter uniquement sur « ses mérites » personnels pour accéder au Royaume, ce qui transformerait les divers cadeaux de la vie présente en obstacles pour accéder à la vie future et l’éloignerait plus de son objectif que cela ne contribuerait à l’en rapprocher. Par contre, qui aime le Seigneur son Dieu de tout son cœur, de toute son âme et de tout son esprit (Mt 22, 37), ne s’attachant qu’à Lui seul, celui-là peut se laisser instruire par Lui et accueillir le salut offert pour ce qu’il est vraiment à savoir un don gratuit de Dieu et espérer pouvoir en jouir un jour. Qui aime son prochain comme lui-même (Mt 22, 39) peut aussi se faire instruire par lui et indirectement par Dieu, car le mode d’agir ordinaire de Dieu est de passer par les hommes pour s’adresser à nous. De plus, l’amour du prochain constitue la preuve tangible de l’amour de Dieu car qui n'aime pas son frère, qu'il voit, ne saurait aimer le Dieu qu'il ne voit pas (1 Jn 4, 20).
Enfin, j’aime bien la citation de Socrate qui compare l’âme déréglée à un tonneau percé. Ainsi, celui qui s’attache aux choses de ce monde ne trouvant pas en elles le bonheur espéré, plutôt que de s’en détourner et de trouver son bien véritable en Dieu, s’imagine que son insatisfaction provient qu’il ne possède pas assez des biens de ce monde et cherche à en acquérir toujours davantage, sans que le contentement de lui-même ne s’accroisse, ce qui le fait ressembler à un réservoir qui fuit puisqu’impossible à satisfaire tout comme le récipient troué à remplir.