Règles

Les règles ont généralement pour objectif le bien commun ou individuel des personnes auxquelles elles sont destinées. Plusieurs choisissent de les ignorer parce qu’ils ne fixent leur attention que sur l’aspect contraignant plutôt que de chercher à en comprendre les bienfaits.

J’ai regardé une émission de télévision américaine la semaine dernière où une entremetteuse professionnelle s’efforce de dénicher une épouse à des hommes fortunés. Pour ceux et celles qui s’engagent dans le processus, il n’y a qu’une seule règle : pas de relations sexuelles avant qu’il n’y ait eu engagement à se commettre dans une relation exclusive avec le partenaire. Des deux couples formés dans l’émission, l’un semblait particulièrement bien assorti alors que la complicité semblait beaucoup moindre dans le second. Cependant, le premier couple a désobéi à l’unique règle du jeu et la relation s’est brusquement terminée. Le narrateur nous informait en fin d’émission que la jeune fille et le jeune homme du second couple approfondissait lentement mais sûrement leur relation au moment du montage de l’émission. De toute évidence, la règle de l’entremetteuse, une professionnelle en la matière, ne visait pas une fin morale mais uniquement d’assurer le succès de son intervention. De la même manière, ne pourrait-on pas interpréter les interdits religieux de relations sexuelles avant qu’il y ait un engagement ferme des partenaires comme un désir de bonheur durable pour les deux amoureux ?  

Dieu, lui-même, dit avoir fourni les commandements comme un cadre de référence permettant à l’homme d’aspirer au bonheur : Et maintenant, Israël, qu'est-ce que le Seigneur ton Dieu attend de toi ? Il attend seulement que tu craignes le Seigneur ton Dieu en suivant tous ses chemins, en aimant et en servant le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de tout ton être, en gardant les commandements du Seigneur et les lois que je te donne aujourd'hui, pour ton bonheur (Dt 10, 12-13). Cependant, les commandements ne sont qu’un cadre de référence, Jésus demandant à ses interlocuteurs de dépasser la lettre de la Loi pour s’attacher à son esprit : « Il a été dit… moi, je vous dis… » (Mt 5, 21-22, 27-28, 31-48) et qui lui fait dire, par ailleurs : « N'allez pas croire que je sois venu abolir la Loi ou les Prophètes: je ne suis pas venu abolir, mais accomplir » (Mt 5, 17), les porter à une plus grande perfection.