Méditations sur les enseignements bibliques pour le quotidien d'aujourd'hui
24 Mars 2011 Pensées
Rêver et vivre
Dream as if you'll live forever, and live as if you'll die tomorrow.
– James Dean (1931-1955)
Rêvez comme si vous alliez vivre éternellement et vivez comme si vous alliez mourir demain.
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Ce demain où nous connaîtrons la mort pourrait venir bien plus rapidement que nous ne le croyons comme cela est arrivé prématurément à Dean lui-même. Aussi, faut-il éviter de remettre à plus tard, particulièrement le bien que nous pourrions faire, de peur que ce plus tard ne survienne jamais. D’autre part, si nous voulons prendre de bonnes décisions, celles-ci ne doivent pas se baser sur le bien immédiat qui en résultera ou ce qui nous paraît être tel, un bienfait, mais élargir nos horizons à ce que sera l’impact de nos décisions sur nos vies entières, celles de nos descendants, voire l’éternité et la vie qui nous y est promise. Ressentir l’urgence et agir, fonder l’action non sur ses conséquences immédiates mais plutôt sur le plus long horizon possible, voilà qui fait de quiconque un sage.
Agir, ou serait-il plus exact de dire s’abstenir d’agir, en ne pensant qu’à lui-même et à son bien-être immédiat, tel a été le drame du riche des évangiles (Lc 16, 19-31) qui, s’il jouissait de considération en cette vie, est un individu quelconque pour Dieu, le texte ne précisant même pas son nom. Par contre, Dieu connaît personnellement Lazare, le pauvre qui quémandait quotidiennement devant son portail. Rien d’étonnant à cela, Dieu se disant présent en tous ceux qui ont besoin d’amour : « dans la mesure où vous l'avez fait à l'un de ces plus petits de mes frères, c'est à moi que vous l'avez fait » (Mt 25, 40). Constatant son infortune, le riche demande à Abraham d’envoyer Lazare avertir ses frères de sorte qu’ils se détournent de leur conduite et ne viennent le retrouver pour l’éternité, ce qui lui est refusé : « S'ils n'écoutent pas Moïse ni les Prophètes, quelqu'un pourra bien ressusciter d'entre les morts : ils ne seront pas convaincus » (Lc 16, 31). Dieu nous parle par l’entremise des vivants, il nous interpelle à la charité par l’intermédiaire des nécessiteux de toute sorte qui croisent notre route (pas seulement de biens matériels mais émotionnels et spirituels). Userait-il de moyens exceptionnels, qu’il n’y a pas de garantie que cela modifierait notre conduite et ne ferait conséquemment qu’accroître notre responsabilité si nous demeurons sourds à ses appels. De toute manière, ne disons-nous pas que nul n’est censé ignorer la loi pour les choses terrestres? De la même façon personne ne peut aspirer à la vie d’amour promise par Dieu pour l’éternité s’il ne manifeste pas ce même amour, dont il espère éventuellement jouir, envers ceux qui croisent sa route, plaider l’ignorance de l’existence de Dieu ou de ses exigences d’amour ne constituant pas des arguments valables. Ils sont inexcusables (Rm 1, 20) nous dit l’apôtre Paul, la voix de la conscience incitant au minimum à ce qui est bien et à l’amour. N’oublions pas que le terme de nos actes ne se trouve pas dans une jouissance immédiate mais dans une vie appelée à se prolonger pour l’éternité.