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Méditations sur les enseignements bibliques pour le quotidien d'aujourd'hui

Sagesse

 

Sagesse

 

L'homme trouve la raison en lui et la sagesse hors de lui.

 

  Victor Hugo   (1802-1885) 

 

 

On ne peut accéder à la sagesse par la raison car comme le dit le proverbe on ne peut être à la fois juge et partie. Manquant d’impartialité face à nous-mêmes, il ne nous est pas possible de porter un jugement éclairé sur nos actes. Il m’est même arrivé, à l’occasion, de voir des gens brillants chercher à justifier leur conduite et soutenir l’inacceptable par un raisonnement d’une logique implacable. Celui qui veut marcher dans la vérité doit, par conséquent, se soumettre à des règles externes, à un code d’éthique, et solliciter l’opinion de personnes avisées reconnues pour leur impartialité.

 

 Le spirituel cherche la Sagesse de Dieu, l’éclairage de son Esprit Saint, qui peut se révéler à lui sous des formes multiples, « l’Esprit soufflant où il veut » (Jn 3, 8) et comme il veut, mais de façon privilégiée à travers la Révélation que Dieu fait de Lui-même et de sa Volonté dans les écrits sacrés. La capacité de l’homme à accéder à la Sagesse par sa raison et la difficulté d’y parvenir effectivement ont été bien exprimées par Pie XII dans l’encyclique Humani Generis : « Bien que la raison humaine, en effet, à parler simplement, puisse vraiment par ses forces et sa lumière naturelles arriver à une connaissance vraie et certaine d’un Dieu personnel, protégeant et gouvernant le monde par sa Providence, ainsi que d’une loi naturelle mise par le Créateur dans nos âmes, il y a cependant bien des obstacles empêchant cette même raison d’user efficacement et avec fruit de son pouvoir naturel, car les vérités qui concernent Dieu et les hommes dépassent absolument l’ordre des choses sensibles, et lorsqu’elles doivent se traduire en action et informer la vie, elles demandent qu’on se donne et qu’on se renonce. L’esprit humain, pour acquérir de semblables vérités, souffre difficulté de la part des sens et de l’imagination, ainsi que des mauvais désirs nés du péché originel. De là vient qu’en de telles matières les hommes se persuadent facilement de la fausseté ou du moins de l’incertitude des choses dont ils ne voudraient pas qu’elles soient vraies » (CEC 37). Cette difficulté à se soumettre à la volonté de Dieu est illustrée par l’épisode des pharisiens demandant à Jésus s’il est permis de répudier son conjoint, si l’on se conforme aux formalités énoncées par la loi de Moïse pour ce faire. Ce à quoi Jésus répond que les désirs de Dieu ne sauraient suffire aucune compromission : « C'est en raison de votre endurcissement qu'il a formulé cette loi. Mais, au commencement de la création, il les fit homme et femme. À cause de cela, l'homme quittera son père et sa mère, il s'attachera à sa femme, et tous deux ne feront plus qu'un. Ainsi, ils ne sont plus deux, mais ils ne font qu'un. Donc, ce que Dieu a uni, que l'homme ne le sépare pas ! » (Mc 10, 1-12). Ce n’est pas parce que l’on peut justifier un comportement à l’aide de la raison que ce dernier est conforme à la Sagesse.

 

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