Scandale

Il n’y a pas de pire mal que celui auquel on ne prête plus attention parce que plus rien ni personne ne se dressera pour le combattre et enrayer sa propagation. Les moyens de communication modernes, s’ils se veulent une source inestimable d’information, contribuent également à l’endurcissement du cœur des hommes en les exposant perpétuellement à des maux, à des situations intolérables, devant lesquels ceux-ci viennent à baisser les bras dès lors qu’ils commencent à considérer comme normal ce qui est inacceptable. Certains pourront même être tentés d’imiter ceux qui agissent mal, surtout si leurs actions demeurent impunies ou sans conséquences majeures.

Le spirituel doit se garder d’être une source de scandale ou de le publiciser : « Mais si quelqu'un doit scandaliser l'un de ces petits qui croient en moi, il serait préférable pour lui de se voir suspendre autour du cou une de ces meules que tournent les ânes et d'être englouti en pleine mer. Malheur au monde à cause des scandales! Il est fatal, certes, qu'il arrive des scandales, mais malheur à l'homme par qui le scandale arrive! » (Mt 18, 6-7). L’apôtre Paul nous dit qu’une des choses les plus importantes pour le spirituel est d’éviter d’être une cause de scandale pour les autres. Juger la conduite d’autrui étant contraire à l’amour fraternel requis des croyants et par conséquent une cause pouvant en détourner certains de la foi, donc cause de scandale, il commence son exhortation en incitant ses auditeurs de s’abstenir de juger, ce qui constitue une prérogative de Dieu seul : « Cessons donc de nous juger les uns les autres. Jugez plutôt qu'il ne faut pas être pour un frère cause de chute ou de scandale… Mais c'est un devoir pour nous, les forts, de porter l'infirmité des faibles et de ne pas rechercher ce qui nous plaît. Que chacun de nous cherche à plaire à son prochain en vue du bien, pour édifier. » (Rm 14, 13; 15, 1-2).