Méditations sur les enseignements bibliques pour le quotidien d'aujourd'hui
22 Mai 2011 Pensées
Vérité
En vérité, le chemin importe peu, la volonté d'arriver suffit à tout.
– Albert Camus (1913-1960), Le mythe de Sisyphe
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S’il est vrai que tous les chemins mènent à la vérité, tous ne sont pas égaux pour autant, les plus ardus se révélant l’expérimentation de son contraire, à savoir l’erreur. Si le chemin importe peu, il en va autrement de la volonté d’y arriver qui est essentielle à toute démarche visant à accéder à la connaissance de la vérité. Sans ce désir ferme, nous risquons d’abandonner avant de nous rendre au terme de notre quête ou encore de nier une réalité qui va à l’encontre de ce que nous souhaiterions être vrai.
Dieu est-il La Vérité recherchée, que les mêmes principes s’appliquent. Tous les chemins mènent à Dieu, le plus commun consistant à le découvrir à travers la grandeur de ses œuvres, sa création : « car ce que l'on peut connaître de Dieu est pour eux manifeste: Dieu le leur a manifesté. En effet, depuis la création du monde, ses perfections invisibles, éternelle puissance et divinité, sont visibles dans ses œuvres pour l'intelligence » (Rm 1, 19-20). Cependant, dans la recherche de Dieu, il est une voie qui surpasse toutes les autres : Jésus-Christ qui est venu dans le monde pour manifester la nature de Dieu, l’Amour, allant jusqu’à donner sa vie pour nous en rançon pour nos fautes. « Il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ses amis » (Jn 15, 13) disait celui qui s’est aussi identifié comme « le Chemin, la Vérité et la Vie » (Jn 14, 6). Ici encore, la volonté joue un rôle déterminant dans la recherche et la découverte de Dieu. Plusieurs seront tentés d’abandonner en chemin quand Dieu se révélera différent de l’image qu’ils s’en étaient faite comme les contemporains de Jésus qui espéraient un Messie qui allait leur assurer une suprématie temporelle et qui s’en sont détournés lorsqu’ils ont réalisé que Jésus n’allait pas être celui qui leur permette de réaliser leurs ambitions de la même manière que plusieurs ont abandonné Jésus au lendemain de la multiplication des pains, son discours étant contraire à leur vision : « Elle est dure, cette parole! Qui peut l'écouter? » (Jn 6, 60). Certains privilégiés affirment même avoir fait la connaissance de Dieu pour l’unique raison d’avoir manifesté un ferme désir de le découvrir, après Lui avoir lancé un cri sincère du cœur, bien souvent dans un moment de grande détresse : « si Tu existes, manifestes-Toi, je T’en supplie ! ». Enfin, cela prend de la volonté pour conformer notre vie à la Vérité découverte car à quoi cela sert-il de reconnaître l’existence de l’Éternel si, dans les faits, nous agissons comme s’Il n’existait pas, faisant de notre vie un contre-témoignage ?