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Méditations sur les enseignements bibliques pour le quotidien d'aujourd'hui

Sérieux

 

 

Sérieux

 

L'homme sérieux est dangereux ; il est naturel qu'il se fasse tyran.

 

Simone de Beauvoir  (1908-1986), Pour une morale de l’ambiguïté

 

 

 

L’homme sérieux est dangereux : il se prive et prive les autres du carburant qui stimule l’action et permet d’avancer, de se rendre aussi loin que leurs rêves et même au-delà…  Le principal conseil donné à un jeune qui cherche à s’orienter dans la vie est d’ailleurs de se choisir un métier ou un profession qu’il aura du plaisir à pratiquer.

 

Les pharisiens du temps de Jésus sont des gens sérieux. Ils étudient attentivement les Écritures. Malheureusement, plutôt que d’en retirer l’idée générale comme Jésus le fait et qui est d’aimer Dieu de tout son cœur et son prochain comme soi-même (Mt 22, 37.39), ils cherchent à en spécifier les applications dans les moindres gestes de la vie quotidienne, tuant l’amour qui devrait pourtant être l’inspiration du spirituel, amour dont l’un des traits caractéristiques est la créativité. Ainsi sont-ils devenus des tyrans qui non seulement se sont égarés mais entraînent les autres à la perdition, ce que Jésus ne manque pas de leur reprocher : « Malheureux êtes-vous, scribes et pharisiens hypocrites, parce que vous fermez à clef le Royaume des cieux devant les hommes; vous-mêmes n'y entrez pas, et ceux qui essayent d'y entrer, vous ne leur permettez pas d'entrer! Malheureux êtes-vous, scribes et pharisiens hypocrites, parce que vous parcourez la mer et la terre pour faire un seul converti, et quand vous y avez réussi, vous en faites un homme voué à la géhenne, deux fois pire que vous ! Malheureux êtes-vous, guides aveugles… » (Mt 23, 13-16).

 

Sommes-nous tentés de nous prendre au sérieux ? Cherchons à retrouver le plaisir et surtout prenons garde de ne pas tuer celui des autres. Sommes-nous spirituels que nous devons nous rappeler que c’est Dieu qui rend saint et que nous ne pouvons avancer ne serait-ce que d’un millimètre dans cette direction sans l’aide de sa grâce. Efforçons-nous donc d’accueillir avec joie les dons de Dieu à commencer par les personnes qui croiseront notre route. Nous avancerons alors à grands pas vers le Royaume promis. C’est pourquoi le psalmiste s’écrie vers Dieu : « Rends-moi la joie d’être sauvé » (Ps 51, 14).

 

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