Travail

Travail

Le travail doit être honoré car il est source de richesse ou, du moins, de dignes conditions de vie et, en général, c'est un instrument efficace contre la pauvreté (cf. Pr 10, 4), mais il ne faut pas céder à la tentation de l'idolâtrer, car on ne peut pas trouver en lui le sens ultime et définitif de la vie. Le travail est essentiel, mais c'est Dieu, et non le travail, qui est la source de la vie et la fin de l'homme.

– Compendium de la doctrine sociale de l’Église, 257

Nous ne devons jamais oublier que le travail est un moyen, privilégié certes, mais quand même un moyen, de promotion de la personne humaine tant au plan spirituel que matériel. S’asservit quiconque fait du travail et de la richesse qu’il engendre une fin car alors ce dernier vient à occuper l’espace qui devrait légitimement revenir à Dieu, à sa famille et même être consacré à d’essentiels moments de détente qui lui permettent de récupérer pour se maintenir au sommet de sa forme tant physique qu’intellectuelle. L’obligation faite par Dieu à l’homme de se reposer le septième jour (Dt 5, 12-16) vient rappeler que le travail n’est pas une fin mais un moyen.

Loin d’être une punition ou une malédiction, le travail constitue un moyen privilégié de promotion de la personne humaine en ce qu’il lui permet de se procurer les biens nécessaires à son existence, de mettre à profit et de développer ses talents et d’accéder à un milieu de vie stimulant où elle peut entretenir des contacts sociaux. En ce sens, le travail représente un droit de l’homme tout aussi important que la nourriture ou le logement puisqu’il constitue un élément essentiel au maintien de sa dignité. Au-delà des considérations matérielles le travail constitue pour le spirituel l’opportunité de contribuer à l’œuvre créatrice de Dieu, ce qui en fait un moyen de sanctification comme le note saint Ambroise : « Chaque travailleur est la main du Christ qui continue à créer et à faire du bien », pour peu, bien évidemment, que son action soit orientée vers le bien commun.

Si la fin de l’homme est Dieu, la finalité du travail est l’homme : le travail est pour l'homme et non l'homme pour le travail. Le but du travail, de tout travail exécuté par l'homme — fût-ce le plus humble service, le travail le plus monotone selon l'échelle commune d'évaluation, voire le plus marginalisant — reste toujours l'homme lui-même (Laborem exercens, 6). Quiconque détourne le travail de sa fin et en fait un moyen d’asservissement de son sujet, l’homme, devra en rendre compte au Créateur qui a fait de lui un fiduciaire, et non le propriétaire, de son œuvre avec pour mission de la gérer pour le bien de tous en commençant par ceux qui y travaillent. Les croyants prient Joseph, père de Jésus, de les aider à exercer leur travail et à organiser celui des autres de la façon qui soit la plus conforme possible à la volonté divine