Unité

Il n’y a qu’un monde mais avec deux faces : l’une visible, l’autre cachée ; l’une imparfaite en cheminement, l’autre immuable dont la perfection est achevée. Qui travaillerait uniquement pour un Royaume invisible sans se soucier du monde réel qui l’entoure se méprend. Il est du devoir de chaque croyant d’œuvrer à ce que le Royaume d’amour auquel il aspire pour l’éternité survienne, bien que de façon imparfaite, dans le monde visible auquel il appartient. C’est même la seule façon d’espérer pouvoir accéder au Royaume promis par Jésus.

L’unité entre les deux mondes se manifeste également par l’intercession des vivants en faveur de ceux qui les ont précédés afin que le Dieu de miséricorde leur permette d’accéder à la félicité éternelle, ces derniers ne pouvant plus rien pour eux-mêmes depuis qu’ils ont rendu leur dernier souffle. Inversement, ceux qui nous ont précédés dans le Royaume se révèlent-ils de puissants intercesseurs auprès du Père qui est aux cieux en faveur des vivants, aide que ces derniers auraient tort de négliger. Tous comme le corps et l’esprit ne forment qu’une seule personne ainsi les chrétiens morts et vivants aspirent-ils à s’unir au Christ pour ne former qu’un seul corps (Rm 12, 5). Telle est la communion des saints confessée par les croyants dans le Credo. Tous vivent en Dieu ainsi que Jésus lui-même l’affirme aux Sadducéens : « Dieu n'est pas le Dieu des morts, mais des vivants, car tous sont vivants pour lui » (Lc 20, 38). Le Catéchisme de l’Église catholique explique la notion de communion des saints aux articles 946 à 962 et termine comme suit : « Nous croyons à la communion de tous les fidèles du Christ, de ceux qui sont pèlerins sur la terre, des défunts qui achèvent leur purification, des bienheureux du ciel, tous ensemble formant une seule Église, et nous croyons que dans cette communion l’amour miséricordieux de Dieu et de ses saints est toujours à l’écoute de nos prières. »